Les villes de Brabant, vectrices de l’idée nationale?
La nation médiévale dans les œuvres de Jan van Boendale (Brabant) et du pseudo-Dalimil (Bohême)
Samenvatting
Les travaux traditionnels sur l’apparition des nations et du nationalisme1 excluent en principe la période médiévale de leur investigation, prétendant que le sentiment d’appartenance à un même peuple n’avait pas conduit alors à la conscience de pouvoir agir collectivement en tant qu’un peuple, détenteur de la souveraineté populaire. Par ailleurs, ils soutiennent généralement que les élites dirigeantes, vectrices de l’idée nationale, étaient alors une part trop infme et trop isolée du reste de la majorité paysanne de la population pour que l’idée de nation ait pu être développée dans ce type de société. Pourtant, les ‘élites’ politiques médiévales étaient plus nombreuses et diversifées dans leur composition, et leurs limites plus poreuses, que ne le soutiennent les généralisations modernistes. La culture politique médiévale était en outre plus participative qu’on ne se le représente communément