Le Brabant en perspective royale
Le duché dans l’atlas de Jacques de Deventer (XVIe siècle)
Samenvatting
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, Jacques de Deventer réalise un chef-d’œuvre de la cartographie : un atlas renfermant les plans de toutes les villes des anciens Pays-Bas. Il ofre ainsi à nos régions un témoignage unique sur l’état du réseau urbain qui ponctue le territoire à la sortie du Moyen Âge. Unique, parce que ces plans présentent une grande précision et une belle homogénéité, indications de la rigueur du travail réalisé par le cartographe. L’historiographie relativement abondante à propos de cet atlas insiste notamment sur l’objectif militaire avec lequel il aurait été réalisé.1 Pour autant, rares sont les spécialistes qui ont détaillé les raisons de leur interprétation. Ceux qui le font mettent en avant le détail des fortifcations, la représentation des alentours des villes ou encore la distinction entre terrains inondables et non-inondables.2 Au cours de mes recherches, j’ai pu démontrer que l’atlas a été nettement plus infuencé par des facteurs politiques que ce qui a pu être précédemment envisagé. J’ai voulu profter de cet article pour soumettre la collection, et plus particulièrement sa composante brabançonne, à une étude complémentaire permettant de contrôler et d’afner mes hypothèses. Ce sont principalement deux aspects qui retiendront mon attention : la sélection des villes à cartographier pour le Brabant et la représentation des alentours des villes. La question de la sélection des localités à cartographier est d’autant plus intéressante pour le duché que tous les plans ne sont aujourd’hui plus conservés. Une comparaison avec d’autres documents cartographiques contemporains au travail de Jacques de Deventer livre d’ailleurs des résultats intéressants. Pour ce qui est de l’étude de l’extra-muros, il s’agit d’essayer de comprendre, au travers de l’étude de six cas, les logiques et choix qui ont prévalu dans la cartographie qu’en dresse Jacques de Deventer. Ainsi, nous verrons que ces deux questions ont été nettement infuencées par des considérations plus politiques que militaires.